AlainH

 

 

 

 

 

 

SOIGNER, TRAITER, NE PAS POLLUER
Ou l'art de découvrir son jardin.

La nature est à la fois précieuse, riche et vulnérable!
Tout le monde parle de risques de pollution de la nappe phréatique, donc de notre eau potable et du gaspillage des ressources naturelles de la terre! Nous, jardiniers amateurs proches de la nature, nous nous sentons concernés. Peut-être devrions nous réviser certaines de nos habitudes de jardinage, pour ne pas contribuer à cette pollution par usage intempestif et excessif de traitements insecticides, fongicides, désherbants, engrais chimiques ou autres . . .
Pendant l’hiver, le jardin est au repos. C’est l’heure de faire le bilan de l’année écoulée. On se souvient des surprises heureuses (tel arbre a donné des fleurs ou des fruits magnifiques, telle plate-bande était débordante de fleurs . . .), mais malheureusement aussi des déceptions: les pucerons noirs sur la viorne, les taches noires sur le rosier . . . Mais cette année nous ne nous laisserons pas piéger!

    Les produits de traitement:
    Quand? Comment?

    Il est des cas où les méthodes douces ne sont plus efficaces parce que trop tardives ou bien tout simplement insuffisantes.

    Si donc vous devriez recourir aux méthodes fortes, notamment dans le cas des maladies cryptogamiques (champignons), sachez utiliser à bon escient les produits proposés sur le marché.

Première règle d’or: l’utilisation de produits spécifiques.
Il faut savoir de quoi souffrent vos plantes pour utiliser le bon remède. Il existe trois grands types de médicaments: les insecticides qui luttent contre les animaux nuisibles, les herbicides ou désherbants et les fongicides qui soignent les maladies.
Il existe des produits dits « polyvalents » dont l’utilisation vous donne bonne conscience peut-être, mais dont les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de vos espoirs: on ne combat pas de la même façon les cochenilles, les maladies ou les pucerons. Un produit qui élimine les pucerons ne sert à rien contre les cochenilles et surtout pas contre les maladies.

Par contre il tuera les coccinelles qui elles auraient volontiers dévoré les cochenilles.

Deuxième règle: Ne traitez pas à n’importe quel moment de l’année ou même de la journée.
Selon le vieil adage "mieux vaut prévenir que guérir", mieux vaut traiter "un peu" préventivement que "beaucoup" parce que la maladie s’est propagée, ainsi vous polluez moins.

Les traitements d'hiver:
Bien au chaud, vous songez à votre jardin endormi en cette saison. Vous attendez le printemps pour réagir contre les maladies, les insectes, etc. Or c’est le moment d’agir!
Les traitements d’hiver sont les plus négligés, méconnus et pourtant les plus efficaces. Leur but est de détruire « dans l’oeuf » les parasites (insectes, acariens, champignons) pour limiter leur pullulement à la bonne saison.
Il ne faut pas trop compter sur le froid et le mauvais temps pour vous débarrasser d’eux, car il en va des parasites comme des humains. Ils se sont adaptés aux conditions climatiques de notre région et il n’y a guère que les imprudents pour se laisser piéger.Même un hiver très rigoureux n’en vient pas à bout totalement.
Chacun à sa méthode pour survivre. Ainsi, les femelles de certains acariens (acarien tisserand, acarien du tilleul), migrent dès l’automne vers un refuge protecteur, dans les replis des écorces, dans le sol ou au pied des souches des plantes vivaces. D’autres femelles d’acariens (araignée rouge du pommier ou du conifère) et pucerons (pucerons du rosier) pondent en fin de saison sur le bois ou dans les souches des oeufs aux parois très épaisses et résistantes.
Les champignons responsables de maladies (les taches noires du rosier, la rouille, la tavelure etc.) savent aussi survivre à l’hiver. Ils se transforment à l’approche du froid, s’entourent de membranes plus épaisses par exemple. Ils parasitent les feuilles qui tombent à terre à l’automne, et retrouvent les jeunes poussent au printemps (tavelures du pommier et du poirier, rouilles anthracnoses, mildious . . .). D’autres champignons se réfugient dans les anfractuosités des écorces, entre les écailles des bourgeons (cloque du pêcher, oïdiums . . .) ou dans les blessures provoquées sur les branches (chancres). Quant aux fruits restés sur les arbres fruitiers, ils constituent un abri de choix pour le champignon de la moniliose.

Quelques mesures préventives

Contre les parasites du feuillage:
Ramassez et brûlez les feuilles contaminées. Ne les jetez pas sur le compost qui serait ainsi contaminé.
Coupez les branches malades: chancres, champignons. Brûlez-les.
Débarrassez les arbres de leurs vieux fruits fripés et nécrosés.

Contre les parasites réfugiés dans le sol:
Bêchez le sol sous les arbres qui étaient infestés pendant la bonne saison. En effet, les larves de la mouche du cerisier et du balanin de la noisette s’enterrent. En les ramenant à la surface du sol, elles seront mangées par les oiseaux ou détruites par le froid.
Contre les parasites réfugiés dans les écorces:
Les produits utilisés sont généralement toxiques, alors surtout pas d’excès! On conseille d’utiliser pour les arbres à noyaux (cerisiers, pêcher), la moitié des doses prescrites ainsi que pour les arbres à pépins (pommiers, poiriers). Il est un moment ou les arbres sont tout particulièrement fragiles, c’est le moment dit du « débourrement », lorsque la sève remonte dans les branches jusqu’aux bourgeons, et que les jeunes feuilles ainsi que les fleurs apparaissent. C’est juste avant ce phénomène considéré comme le réveil de la nature, qu’il faudrait traiter pour la première fois. Après, lorsque les jeunes pousses sont déjà infectées, il est généralement trop tard, car les traitements échouent très souvent, notamment dans le cas de la cloque du pêcher.
La mousse ou les lichens ne sont pas dangereux en soi, mais ils entretiennent une ambiance humide appréciée par les champignons et offrent un refuge à des insectes indésirables. Lorsqu’ils sont trop envahissants, on peut brosser les écorces. Il est rarement nécessaire de recourir à un produit traitant.
Les différentes marques de produits de traitement sont légion, si bien qu’il est vain de vouloir donner des noms. Une fois « l’ennemi » identifié, consultez un spécialiste. En tout état de cause, privilégiez les produits dit « naturels ». Ils ne sont pas dénués de toxicité, mais contrairement aux produits de synthèse (chimiques), ils disparaissent rapidement et totalement, ils sont biodégradables:
· A base de cuivre, notamment la bonne vieille bouillie bordelaise, contre le mildiou, cloque du pêcher, tavelure du pommier, moniliose du cerisier et chancres divers (mais sans effet contre l’oïdium).
· A base de souffre, contre l’oïdium, la maladie des taches noires du rosier, les rouilles et les acariens.
· A base d’huiles, blanches ou jaunes (paraffine, pétrole) contre acariens, pucerons, cochenilles, oeufs d’insectes et vers des fruits.

Conseils généraux d'utilisation:

  • Lisez attentivement les précautions d’emploi inscrites sur l’emballage des produits: température, fréquence, doses, date limite d’utilisation etc.
  • Traitez par temps sec, la pluie lessiverait le traitement.
  • Traitez à l’abri du vent pour que le produit ne soit pas dispersé.
  • Traitez entre 8 et 12° pour que le traitement soit efficace.
  • Portez si possible masque, gants, lunettes et vêtements de protection.
  • Ne traitez pas en présence d’enfants, ou d’animaux domestiques.
  • Et pour finir, rincez soigneusement le pulvérisateur après le traitement pour qu’il ne s’encrasse pas et qu’il soit prêt à servir à nouveau.

à suivre. . .

Rédaction: Frédérique Aubertier - Illustration: André Boos
Mise en page version papier: Joseph Baruthio - version Internet: Alain Hausknecht

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