AlainH

 

 

 

 

 

 

LES MALADIES
et
LES NUISIBLES LES PLUS COURANTS AU JARDIN

Sachons
les
reconnaître!

Tout le monde connaît le doryphore, redoutable ravageur de la pomme de terre, dans sa "tenue de bagnard" noir et or, sans doute aussi les colonies de pucerons verts ou noirs sur les boutons du rosier. Mais ces amas blanchâtres sur le pommier: maladie ou animaux? Et la fameuse araignée rouge dont on parle beaucoup, mais qu'on ne voit pas? Bien souvent, c'est le mauvais état de la plante qui attire l'attention: mauvaise pousse, dessèchement ou pourriture. Regardons de plus près, et le plus efficace sera de se munir d'une pincette et d'une petite boite qui vous permettront de ramener des échantillons à la maison, et surtout d'une loupe: il en existe de toutes les tailles, et bien souvent à petits prix, rien de tel pour distinguer et reconnaître notre "ami" ou "ennemi".

1 - LES MALADIES:

  • Certaines maladies dites physiologiques peuvent être causées tout simplement par de mauvaises conditions de culture: le manque de lumière entraîne l'étiolement des plantes (elles s'étirent, s'affaiblissent et se décolorent); le manque ou l'excès d'eau sont aussi nuisibles l'un que l'autre: sans eau, elles se flétrissent et peuvent mourir; trop arrosées, elles résistent moins bien aux maladies ou au mauvais temps (sauf les plantes des marais). Leur résistance au froid est variable d'une espèce à l'autre, il faut en tenir compte si l'on veut les conserver d'une année à l'autre.
    La composition du sol est également à l'origine de certaines maladies, comme la chlorose (jaunissement des feuilles entre les nervures) qui affecte les plantes ne supportant pas les terrains très calcaires; les rhododendrons par exemple, exigent une terre acide et étouffent dans une terre trop compactée.
    Et pour finir, les plantes tout comme les humains, sont plus ou moins sensibles à la pollution atmosphérique.

  • Identifier précisément les virus, les bactéries et les champignons sont affaire de spécialiste. Mais il est utile pour l'amateur de savoir que ces maladies peuvent profiter de la moindre blessure (piqûres de parasites, sécateur infecté, mauvaise taille etc.), pour infecter la plante.

      Les champignons (appelés plus doctement maladies cryptogamiques) se disséminent au gré du vent à cause de leurs spores, et leur développement est favorisé par les conditions de climat et de culture (notamment un excès d'humidité).

    Voici comment reconnaître les plus courants:
    • Oïdium: c'est un feutrage blanc qui se fixe sur le dessus des feuilles, des tiges et des fleurs.

    • Mildiou: sur le dessous des feuilles un duvet gris bleuté, et sur le dessus, des taches marron huileuses.

    • Rouille: sur les feuilles des taches claires ou brunâtres, et à l'envers, des pustules orangées.

    • Pourriture grise: coussinets de moisissure grisâtre à la surface des parties touchées.

    2 - LES PARASITES ET LES NUISIBLES:

    La plupart du temps, les coupables se cachent. Sachez les débusquer: à l'abri des intempéries sous les feuilles (pucerons et acariens), sous des boucliers ou dans des cocons (pucerons et cochenilles); sous terre, dans et entre les racines (poux, cochenilles, larves, taupins, limaces etc.)
    Les conséquences de leurs attaques ou les traces de leur présence vous mettront sur la voie:

    • L'araignée rouge: différentes espèces d'acariens, invisibles à l'oeil nu, souvent rouges au stade adulte, sévissant sur l'envers des feuilles. Ils provoquent par leurs multiples piqûres, la décoloration du feuillage et des aiguilles des conifères. Si en plus, vous découvrez une fine toile d'araignée autour des feuilles atteintes, plus de doute: les acariens ont signé leur forfait!

    Les pucerons et les cochenilles: lorsqu'ils ne forment pas de colonies faciles à repérer, ils se trahissent néanmoins par un indice: après avoir sucé la sève des plantes, ils rejettent le miellat qui est une substance collante. Mais peut-être ne remarquerez-vous que la fumagine qui est un champignon noir qui se fixe sur le miellat. Cela donne des feuilles noircies et poisseuses.
    Les pucerons peuvent être noirs, verts, bruns. Ils colonisent de préférence les pousses et les bourgeons tendres des plantes, dont ils peuvent facilement ponctionner la sève. Par exemple le puceron vert du pommier: les jeunes feuilles des nouvelles pousses présentent fréquemment des taches jaunes-rouges. Plus tard, les bords des feuilles s'enroulent formant ainsi des plis dans lesquels les pucerons se nichent.
    Les cochenilles se cachent soit sous de petites carapaces brunes fixées sur le tronc et les branches, soit dans des cocons cireux ou laineux blancs nichés à l'aisselle des feuilles et des bourgeons.
    Prenez par exemple votre pommier: il est couvert de taches blanches. S'il s'agit de champignons, ils couvrent le dessus ou le dessous des feuilles qu'ils dessèchent. Si en écrasant ces amas floconneux entre vos doigts, ceux-ci sont gluants d'une substance brunâtre, pas de doute! vous avez affaire au redoutable puceron lanigère du pommier. A la loupe, vous distinguerez au milieu de filaments blanchâtres, ces parasites ressemblant à de petits cloportes. Leurs carapaces et cocons sont d'efficaces moyens de protection notamment contre les insecticides non spécifiques c'est-à-dire "bon pour tout" mais pas spécialement contre les cochenilles.
    Les petites mouches blanches ou aleurodes s'envolent en nuée dès que vous effleurez la plante. Elles adorent notamment les fuchsias, les tomates et les choux. On les rencontre beaucoup dans les serres; elles apprécient les atmosphères chaudes et peu aérées. Ce sont des insectes suceurs de sève dont les minuscules larves blanchâtres se fixent sur le dessous des feuilles.
    Les chenilles qui grignotent les feuilles, les bourgeons, les tiges ou le collet des plantes. Elles sont la plupart du temps insaisissables car elles agissent la nuit. Le jour elles se cachent au revers des feuilles (chenilles vert clair de la noctuelle, petit papillon grisâtre), ou dans les premiers centimètres du terreau (chenilles brunes); sont également tristement célèbres la chenille jaunâtre de la piéride du chou (papillon blanc à tache noire), et le "ver du fruit" (chenille du carpocarpse du pommier).

    Limaces et escargots: une tige de fleur coupée net, des feuilles grignotées, et de plus, des traces de bave. Les gros escargots, surtout amateurs de salades, semblent causer moins de dégâts que les petites limaces brun foncé capables d'anéantir une collection d'iris nains en une nuit ou presque!
    Des lis dévorés, fleurs et feuilles: cherchez un coléoptère d'un magnifique rouge vif (le criocère du lis); c'est lui le responsable du désastre. Les paquets noirâtres et gluants collés à la plante sont ses larves; elles sont tout aussi voraces!
    Ver "fil de fer" (Drahtwurm), c'est la larve du taupin, un petit papillon. Ce ver coriace et jaune brillant dévore les racines de nombreuses plantes: pommes de terre, laitues, tomates et chrysanthèmes.

    COMMENT LUTTER
    CONTRE LES MALADIES ET LES NUISIBLES AU JARDIN
    AVEC LES MOYENS DU BORD

    1 LES METHODES MECANIQUES SIMPLES ET PEU CHERES: ramassage, douches, appâts etc., lorsque l'attaque des nuisibles est à son début.

    2 LES APPATS ET LES PIEGES: certains tels que les granulés anti-limaces ou les plaquettes englués nécessitent quelques précautions d'usage.

    Litières répulsives: n'avez-vous jamais guetté pendant des jours et des jours la première floraison d'un iris; et le jour "J" de l'ouverture du bourgeon, vous découvrez que la tige a été grignotée pendant la nuit, et que le bourgeon pend lamentablement à un fil, agrémenté de traces d' une bave argentée.
    La colère est à la hauteur de votre déception! Pour éviter ce désagrément, prenez des mesures préventives. Autour de toutes les plantes convoitées par les limaces répandez de la sciure, de la cendre ou des copeaux de bois ou des aiguilles de sapin ( moi, je récupère les aiguilles sèches et tombées du sapin de Noël, et je les jette au printemps au milieu des touffes d'iris; c'est efficace!)

    Plaquettes jaunes engluées: la couleur jaune attire de nombreux insectes notamment les moucherons (avez-vous déjà remarqué en été le nombre de petites bestioles qui se posent sur un T-shirt jaune canari?), la glu les y retient. Cela peut être un piège pour les nuisibles de même que pour les utiles, aussi évitez de les utiliser en plein air. Par contre, c'est très efficace contre les petites mouches blanches dans une véranda ou une serre.
    Les collerettes de carton englué: fixées sur le tronc des arbres, elles piègent les larves et les chenilles de certains nuisibles (mouche de la pomme qui rend les fruits véreux) ou les fourmis (qui transportent des pucerons) lorsqu'ils remontent sur l'arbre.

      Les abris-pièges: où se cachent les limaces? Là où il fait frais et humide! Sous les pierres, les planches, les feuilles mortes, les grosses mottes de terre. C'est là qu'il faut les chercher.
      Vos salades ou pommes de terre sont envahies par les larves de taupins? Essayez la pomme de terre coupée en deux, enfoncée face coupée vers le bas, à quelques centimètres sous terre. Une fois par semaine, inspectez les appâts, les vers "fil de fer" s'y nichent.

    3 LES PRODUITS ALTERNATIFS OU LES RECETTES ARTISANALES

      Un traitement s'impose!!

      Voici quelques recettes faciles à réaliser soi-même, et tout à fait efficaces, surtout si l'on s'y prend à temps pour traiter, c'est-à-dire à titre préventif, ou bien dès que la maladie ou les nuisibles font leur apparition, histoire de les dégoûter de rester.

    Recettes de produits à pulvériser:

    Décoction de prêle: faire macérer dans 5 litres d'eau pendant environ 24 heures 150 grammes de prêle séchée ou 500 grammes de prêle fraîche hachée. Laisser bouillir à feu doux pendant 30 minutes. Laissez refroidir, filtrer et diluer avec 1,5 l d'eau. Pulvériser toutes les 2 semaines au printemps et en été. A utiliser préventivement contre l'oïdium, la rouille et le feu bactérien.
    Macération d'ortie: laisser tremper 500 g d'orties fraîches (avant floraison) dans 5 l d'eau, pendant 12 à 24 heures. A utiliser de suite non dilué contre les pucerons. Attention ne laissez pas macérer les plantes plus de 3 jours, cela donnerait un purin d'ortie qu'il faudrait diluer dans 50 x son volume d'eau!
    Infusion d'absinthe: laisser infuser 30 g d'absinthe séchée dans de l'eau bouillante. Diluer dans 10 l d'eau. Efficace contre les fourmis et les pucerons.
    Ou bien: 500 g de tiges d'absinthe dans 10 l d'eau bouillante. Arrosez vos choux victimes des altises potagères (l'altise est un minuscule coléoptère brun qui saute un peu comme une puce)
    Infusion de tanaisie: versez 300 g de tanaisie fraîche ou 30 g de séchée dans 10 l d'eau bouillante; laissez infusez 24 h et pulvérisez contre pucerons, araignées rouges et fourmis. Dès l'hiver, vous pouvez pulvériser à titre préventif contre les phytoptes (acarien microscopique responsable de la formation de galles sur les feuilles et les bourgeons), les carpocarpses (petit papillon insignifiant et brunâtre dont le ver rend les fruits véreux) et autres parasites des arbres fruitiers.
    Infusion d'ail: versez un 1 l d'eau bouillante sur 70 g d'ail écrasé et laissez macérer pendant 24 heures. Non diluée, cette préparation peut être utilisée contre les maladies cryptogamiques (champignons), diluée avec 1,3 l d'eau contre l'oïdium.
    75 g d'ail infusé dans 10 l d'eau bouillante: cette infusion, refroidie, pulvérisée directement sur les plantes chasse les acariens (araignée rouge).
    Alcool à brûler et savon noir: délayez 1 cuillère à soupe de savon noir ou un peu de liquide vaisselle dans de l'eau chaude. Ajoutez 1 cuillère à soupe d'alcool à brûler et 1 l d'eau. A l'aide d'un pinceau, enduisez de cette solution les cocons et les boucliers des cochenilles. Attention! Ne fumez pas car l'alcool à brûler même dilué reste inflammable.
    Infusion de raifort: 300 g de feuilles ou de racines de raifort infusées dans 10 l d'eau. Pulvérisez la bouillie à deux ou trois reprises au moment de la floraison des fruitiers: efficace contre la moniliose (maladie due à un champignon qui dessèchent pousses et fruits).
    Le jus de tabac: la nicotine est toxique non seulement pour les êtres humains, mais également pour les animaux! C'est même toxique au point qu'il faut la réserver aux cas difficiles: pullulation de pucerons, cochenilles et gros insectes.
    Faire bouillir 150g de mégots de cigarette, pendant 1/2 h dans 5 l d'eau. Filtrer dans un bas nylon et diluer le liquide obtenu dans 4x son volume d'eau. Pour plus d'efficacité, rajouter 1 c. à soupe de savon liquide. Protégez-vous au moment du traitement et écartez les enfants et les animaux domestiques de cette préparation. Attendez 10 jours avant de consommer fruits ou légumes!

    Décoction de copeaux de pricasma: c'est un arbre d'Asie proche du sumac. Achetez les copeaux dans une herboristerie. Faites-en bouillir 200 g dans 5 l d'eau pendant 2 h et laissez refroidir. Diluer le liquide jaunâtre dans 5 volumes d'eau avant de pulvériser les plantes attaquées par les pucerons, les chenilles défoliatrices ou les tenthrèdes (sorte de mouche dont les larves ressemblent à des chenilles et rongent les feuilles, sauf les nervures).
    La rhubarbe: 500 g de feuilles fraîches plongées dans 3l d'eau bouillante pendant 24 h, ajoutez du savon liquide; cette recette effrayera les pucerons!

    à suivre. . .

    Rédaction: Frédérique Aubertier - Illustration: André Boos
    Mise en page version papier: Joseph Baruthio - version Internet: Alain Hausknecht

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